Enigme

Données de départ :
Je décide de prendre ma pause déjeuner d'une demi-heure réglementaire au soleil dans le parc malgré le péril omniprésent des poules d'eau rôdant, l'air mauvais et l'oeil fourbe, autour de l'innocence personnifiée que j'incarne dans sa plus parfaite accéption, comme chacun le reconnaîtra aisemment s'il me connaît un peu.
Je fais très attention de me mettre bien en face du soleil afin de bien bronzer uniformément et pour se faire je vérifie bien que, telle le gracile tournesol, je suis correctement le mouvement de l'astre solaire sur son ecliptique dans sa lente course autour de notre planète qui n'est qu'un illusion comme Gallilée le faisait très justement remarquer de la façon suivante : "et pur si muove ! et pur si muove !", proposition qui pouvait aussi s'appliquer, provoquant tout autant d'étonnement voire d'indignation de la part des honnêtes citoyens, à mon ancienne voiture, une polo presque aussi agée que moi, Dieu ait son âme.
Alors pourquoi, pourquoi POURQUOI ????
1/ Pourquoi, ayant respecté le temps d'exposition d'une demi-heure, suis-je cramée ? Est-ce qu'un trou dans la couche d'ozone me suit partout où je vais quand mon petit nuage de pluie personnel se dissipe? Je serais à San Salvador de Bahia je dis pas mais là, merde, Rotterdam ! Le pays du gouda mou et des moulins à vent, pas des coups de soleil !! Ca se saurait quand même ! (note pour plus tard : penser à se faire envoyer en stage à San Salvador de Bahia)

















2/ Pourquoi, ayant bien pris soin de regarder Phébus dans le blanc des yeux et surtout bien en face, ai-je l'épaule gauche PLUS cramée que l'épaule droite ? Notez que ça n'a aucune espèce de logique : si à un moment j'avais oublié de, telle le gracile tournesol, me tourner dans la bonne direction, c'est mon épaule *droite* qui devrait être plus cuite que l'autre, le soleil suivant un approximatif mouvement de l'est vers l'ouest se traduisant lorqu'on lui fait face par un mouvement de gauche à droite, pour peu qu'on soit dans l'hémisphère nord, ce qui est mon cas jusqu'aux dernières nouvelles.
Bref, je ne peux que dresser mon poing vers le ciel en lui adressant cette muette et néanmoins intense question : "pourquoi ! Alors que je m'échine à tant faire attention, pourquoi se jouer de moi de si cruelle façon ?"
Notez ma facilité à pondre des alexandrins et à faire preuve de modestie.
J'avoue que si je pouvais dire ça sur fond de ciel d'orage avec deux-trois éclairs derrière, ça aurait plus de gueule, mais je peux toujours me brosser pour que les éléments essayent de s'adapter à mes désirs de Théâtral...

Pour l'heure j'ai trop chaud et j'ai les épaules qui pèlent. Pour le théâtral vous repasserez...